dimanche 18 septembre 2011

THE TIPPING POINT - Malcolm Gladwell (2000)

Résumé de l'éditeur:
["The Tipping Point - How little things can make a big difference" traduit en français donne "Le Point de bascule - Comment faire une grande différence avec de très petites choses"]
New York, capitale du crime, est soudainement devenue une ville sécuritaire au milieu des années 90. Pourquoi ? Les Hush Puppies, résolument out en 1993, ont reconquis le marché mondial en quelques années à peine. Pourquoi ? Sesame Street, malgré sa mission éducative, a complètement séduit des millions d'enfants dès sa première saison. Pourquoi ? Faisant la genèse de ces succès retentissants, l'auteur, journaliste au New Yorker montre que des changements mineurs, minutieusement planifiés et mis en œuvre, peuvent provoquer de véritables épidémies sociales. Décrivant les oiseaux rares, ces individus exceptionnels qui propagent la tendance, et s'attardant au pouvoir insoupçonné d'infimes éléments de contexte, il explique comment se produit la contagion. Rien ne résiste à son analyse : modes vestimentaires, tabagisme, publipostage, idéologie religieuse, société de haute technologie... pas même la Révolution américaine ! Lecture palpitante, Le point de bascule fournit des points d'ancrage précis à quiconque veut initier un mouvement qui fera boule de neige. Et prouve qu'avec un peu d'imagination et un bon levier on peut faire bouger le monde." Pas de doute, les gens qui liront le livre de Gladwell seront davantage en mesure de décoder leur environnement social. Le point de bascule, plus qu'une lecture passionnante, est une lecture nécessaire. L'ouvrage nous amène à mieux comprendre le monde, tout simplement ", Diane Bérard, rédactrice en chef, Revue Commerce. " Le point de bascule figure parmi mes meilleures lectures des dernières années. C'est un ouvrage fascinant, recherché, écrit de façon brillante, qui vient une fois de plus confirmer les immenses vertus du réseautage. Voilà qui me fait bien plaisir ", Lise Cardinal, auteur de Comment bâtir un réseau de contacts solide et de Réseautage d'affaires : mode d'emploi. " Avec passion et éloquence, Malcolm Gladwell défend l'hypothèse voulant que des changements mineurs, judicieusement conçus et mis en œuvre, puissent avoir des conséquences majeures dans la vie des gens, des entreprises, des communautés ", Barry Glassner, Los Angeles Times Book Review. "Le point de bascule synthétise les concepts propres à divers champs d'études - épidémiologie, psychologie, sociologie et dynamique des groupes - et les applique à une vaste gamme de comportements sociaux et de tendances culturelles. Utilisée à bon escient, une telle connaissance recèle un énorme potentiel ", Paula Geyh, Chicago Tribune. " L'un des aspects les plus intéressants du livre de Gladwell est la façon dont il confirme que nous sommes des êtres profondément sociaux et mutuellement influençables, et ce, en dépit de toute la place qu'occupe la technologie dans nos vies ", Deirdre Donahue, USA Today


Résumé tiré du web:
Le point commun entre tous ces phénomènes est qu’il sont assimilables à des épidémies. Ils s’expliquent par la dynamique particulière qui se créée entre un groupe d’individus, les actions des uns étant influencées par celles des autres. L’épidémie est donc fonction des agents qui transmettent l’infection, souvent en très petit nombre au début, l’infection elle-même, et l’environnement dans lequel l’infection se développe. La plupart des épidémies naissent et meurent sans affecter beaucoup de monde. Lorsque l’épidémie bascule, c’est à dire qu’elle explose, c’est qu’un changement important s’est produit dans l’un des trois facteurs.

Gladwell appelle ces trois facteurs la loi des rares (the law of the few), le facteur d’attachement (the stickiness factor), et la puissance du contexte (the power of context).
  • La loi des rares signifie que dans une dynamique sociale au sens large, certains individus ont plus d’importance que d’autres. Ce sont eux qui vont jouer un rôle moteur dans la bascule, ou non, de l’épidémie. Malcolm en distingue trois principales catégories: les connecteurs (connectors) qui sont les personnes avec un très grand réseau social qui pourront donc "connecter" les personnes de différentes catégories sociales entre elles ; les virtuoses (mavens) qui savent tout sur un sujet et le transmettent aux autres pour les aider (les geeks par exemple en informatique) ; et les représentants (salesmen) qui peuvent persuader de tout. Dans la mode, par exemple, domaine épidémique par excellence, ce seront les faiseurs de tendance, ceux qui sont capables d’influencer la mode de l’été prochain. Ceux que les autres regardent, consciemment ou non, comme une référence en la matière.
  • Le facteur d’attachement est le degré avec lequel le « message » pénètre et persiste dans la population. Dans le domaine de la publicité, ça peut être la force d’un slogan qui touche une corde particulière et de ce fait est retenu avec force, voire même fait partie du patrimoine culturel. Avec le sida, c’est l’évolution du virus, sans doute né dans les années 50, qui dans les années 80 devient beaucoup plus résistant et agressif.
  • La puissance du contexte suggère que l’épidémie se développe ou meurt en grande partie en fonction du contexte dans lequel elle évolue. Dans le cas de la jeune femme assassinée sans réaction des témoins, une étude approfondie a montré qu’il ne s’agissait pas, comme on l’avait initialement pensé, d’un cas typique d’indifférence des grandes villes, mais d’un problème contextuel. Les chercheurs ont en effet montré à l’aide d’expériences que plus il y avait de témoins lors d’un événement grave, moins chacun avait tendance à intervenir pour aider. Chacun pense que l’autre va intervenir, et plus on est nombreux, plus on a de chances d’avoir raison, du moins en théorie. Dans le cas de la jeune fille, personne n’a appelé la police non pas malgré le fait qu’il y avait 38 personnes, mais parce qu‘il y avait 38 personnes.
Ces trois concepts permettent d’expliquer beaucoup de phénomène épidémiques en apparence inexplicables. Prenons un exemple très actuel avec Cindy Sheehan, la mère d’un soldat américain tué en Irak. Jusque très récemment, il était inconcevable aux États-Unis de remettre en question la guerre en Irak. Le faire aurait été une trahison et aucune chaîne de télévision n’aurait pris le risque de le faire. En tout cas jusqu’à il y a quinze jours, où Mme Sheehan s’est installée devant le ranch du Président Bush pour protester. Depuis, l’Amérique entière parle de sa démarche, des milliers de protestataires l’ont rejointe, et le doute s’installe sur le bien fondé de la guerre. D’un point de vue épidémique, le point de basculement semble atteint. Regardons comment cela s’explique:
  • La loi des rares: Mme Sheehan est anonyme, mais elle a réussi à toucher l’Amérique sur son cas personnel. Elle n’est pas une politicienne attaquant le président, mais juste une mère qui a perdu son fils et demande pourquoi. Difficile de l’attaquer sur ce point, et difficile de ne pas s’identifier à sa douleur.
  • Le facteur d’attachement: Environ 70 soldats meurent chaque mois et environ 300 sont blessés, parfois très gravement. Si l’on compte 10 membres de famille proche, et 25 amis, ce sont environ 14.000 personnes par mois qui sont directement touchées par un deuil du à la guerre en Irak. Un nombre suffisamment élevé pour  que l’événement finisse par « coller » dans la population américaine.
  • La puissance du contexte: la dégradation de la situation en Irak, l’augmentation du nombre de soldats tués, l’impression d’enlisement, l’optimisme exagéré du gouvernement, qui tranche avec la situation, tout cela a créé un contexte dans lequel les américains ont commencé à douter, confusément, que tout allait si bien.


Avis:
** Toujours et encore génial ! Chronologiquement, ce livre est le premier de Malcolm Gladwell qui l'a donc rendu célèbre dans le monde.
** Ce qui en fait sa force, comme ses autres livres, est le grand nombre d'anecdotes et d'exemples auxquels il fait référence. Alors bien sûr certaines ne sont plus vraiment d'actualité (déjà plus de 10 ans depuis la parution du livre), mais la manière dont ils sont tout d'abord racontés en mettant en avant l'avant et l'après rupture (beaucoup de crimes à New York - plus du tout de crimes à New York ; pas de suicides en Micronésie - plein de suicides ; ...) et ensuite décryptés et analysés afin d'expliquer les raisons du point de bascule, donne une nouvelle fois un rythme au livre et une envie brûlante de tourner les pages et d'en apprendre plus.
** Car, pour finir, le dernier enseignement de ce livre est qu'en plus d'offrir une agréable lecture, il nous permet d'en apprendre plus sur le monde et surtout sur les événements qui nous entourent, nous donnant certaines clés et méthodes afin de favoriser le basculement de nos idées, nos solutions ou nos organisations ! Avoir du réseau et savoir l'utiliser en est une déjà bien connue, limiter les organisations à un nombre clé de 150 personnes en une autre plus innovatrice ! 

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