Condamné à mort, Meursault. Sur une plage algérienne, il a tué un Arabe. À cause du soleil, dira-t-il, parce qu'il faisait chaud. On n'en tirera rien d'autre. Rien ne le fera plus réagir : ni l'annonce de sa condamnation, ni la mort de sa mère, ni les paroles du prêtre avant la fin. Comme si, sur cette plage, il avait soudain eu la révélation de l'universelle équivalence du tout et du rien. La conscience de n'être sur la terre qu'en sursis, d'une mort qui, quoi qu'il arrive, arrivera, sans espoir de salut. Et comment être autre chose qu'indifférent à tout après ça ?
Étranger sur la terre, étranger à lui-même, Meursault le bien nommé pose les questions qui deviendront un leitmotiv dans l'oeuvre de Camus. De La Peste à La Chute, mais aussi dans ses pièces et dans ses essais, celui qui allait devenir Prix Nobel de littérature en 1957 ne cessera de s'interroger sur le sens de l'existence. Sa mort violente en 1960 contribua quelque peu à rendre mythique ce maître à penser de toute une génération.
Analyses tirés du web (Wikipédia):
Le personnage principal, mystérieux, ne se conforme pas aux canons de la morale sociale, et semble étranger au monde et à lui-même. Meursault se borne, dans une narration proche de celle du journal intime (l’analyse en moins), à faire l’inventaire de ses actes, ses envies et son ennui. Il est représentatif de l’homme absurde peint dans Le Mythe de Sisyphe, l’absurde naissant « de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde ».
L’écriture du roman, particulièrement neutre et blanche, fait la part belle au passé composé, dont Sartre dira qu’il « accentue la solitude de chaque unité phrastique ». Le style ajoute donc à la solitude de ce personnage face au monde et à lui-même.
Sans doute Camus, par ce roman du « cycle de l’absurde », a-t-il transposé sur le plan romanesque la théorie du Mythe de Sisyphe. C’est du moins la lecture immédiate que l’on peut faire de ce récit, celle que Sartre a fort bien éclairé dans Situations I. L’existence ici-bas n’a pas de sens. Les événements s’enchaînent de manière purement hasardeuse, et c’est une sorte de fatalité qui se dresse devant nous. C’est pourquoi Meursault se borne à faire l’inventaire des événements de manière froide, distante, comme si ceux-ci survenaient indépendamment de toute volontée. Mais Meursault reste un personnage positif, qui s’accommode parfaitement de cette existence. Aussi ne triche-t-il pas avec la vérité, devant Marie Cardosa ou le tribunal. Non qu’il manifeste ainsi un quelconque orgueil : simplement, il accepte les choses telles qu’elles sont et ne voit pas l’intérêt de mentir aux autres ou à lui-même ... cela le menant même jusqu'au châtiment ultime sans qu'on n'ait l'impression qu'il ne cherche à aucun moment à l'éviter !
Avis:
** Changement de type de roman, avec ce roman philosophique, grand classique de la littérature française.
** Ce roman se lit très facilement et rapidement. L'Absurde (ou la bêtise du personnage) saute très vite aux yeux du lecteur. Il faut donc prendre un peu de recul durant la lecture pour comprendre où l'auteur veut nous mener .. et cette fatalité absurde (ou absurde fatalité) poussée à l'extrême va jusqu'à nous frustrer quelque peu et nous donner envie de secouer le narrateur dans son falgrant déli de passivité objective !
** Ce roman se lit très facilement et rapidement. L'Absurde (ou la bêtise du personnage) saute très vite aux yeux du lecteur. Il faut donc prendre un peu de recul durant la lecture pour comprendre où l'auteur veut nous mener .. et cette fatalité absurde (ou absurde fatalité) poussée à l'extrême va jusqu'à nous frustrer quelque peu et nous donner envie de secouer le narrateur dans son falgrant déli de passivité objective !
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