mercredi 2 février 2011

Politiques économiques du XXème siècle aux USA

Extraits choisis du livre "The conscience of a liberal" ou "L'Amérique que nous voulons"

Le long âge doré / 1870-1930 / Presque tous Républicains (sauf Grover Cleveland 2 fois & Woodrow Wilson)
- "La persistance d'une inégalité extrême en pleine ère du jazz est un premier élément de preuve pour l'une des thèses centrales de ce livre. Les classes moyennes n'émergent pas automatiquement lorsqu'une économie mûrit. Il faut les créer par l'action politique. Dans les données que nous avons sur le début du XXème siècle, rien n'indique que l'Amérique évoluait spontanément vers la société relativement égalitaire de ma jeunesse. Il a fallu Franklin Roosevelt et le New Deal pour la faire éclore". p 51
- "Qu'est-ce qui explique cette domination conservatrice durable dans un pays où, à en juger par les chiffres, taxer les riches et aider les nécessiteux aurait dû étre une exigence si populaire ? Plusieurs facteurs qui ne sont que trop familiers aux observateurs de la vie politique actuelle, et qui pesaient alors encore plus lourd.
D'abord une réalité: de nombreux travailleurs américains étaient sans droits politiques. En 1910, près de 14% des hommes adultes étaient des immigrés non naturalisés qui n'avaient pas le droit de vote. Et les Noirs du Sud étaient exclus de fait des scrutins par Jim Crow (= c'est à dire les lois ségrétionnistes du Sud). Les immigrés et les Noirs, cela représente près du quart de la population - le quart le plus pauvre, en gros - auquel tout rôle dans le processus politique était refusé. Comme nous le verrons plus loin, la privation des droits politiques est de retour dans l'Amérique actuelle, avec une immigration clandestine massive et le maintien à bas niveau de la participation des Noirs aux élections". p 59
- "Bref, durant le Long Âge doré - comme dans l'Amérique d'aujourd'hui -, les divisions raciales et culturelles entre ceux qui partagaient les mêmes intérêts économiques ont empêché l'émergence d'une offensive politque efficace contre l'extrême inégalité économique. Ce qui différencie cette époque de la nôtre, c'est l'extrême rigidité de ces clivages, nettement plus prononcés qu'aujourd'hui. En même temps, il y avait moins d'esprits assez larges, même parmi les dirigeants politiques, pour concevoir leur dépassement, ce qui nous amène à un autre trait du Long Âge doré: la domination intellectuelle de l'idéologie conservatrice hostile à l'Etat." p72


La grande compression avec le New Deal / 1930-1950 / Tous Démocrates (Franklin Roosevelt & Harry Truman)
- "Les chiffres, nous le verrons confirment ce que pensaient voir tous ces observateurs. L'Amérique des années 1950 était bien une société de classe moyenne, infiniment plus que celle des années 1920 - ou d'aujourd'hui. L'injustice sociale restait omniprésente: la ségrégation dominait encore dans le Sud, le racisme affiché et la discrimination ouverte contre les femmes étaient la norme sur tout le territoire. Mais les simples travailleurs et leurs familles avaient le sentiment, tout à fait justifié, de recevoir une plus grande part de la prospérité nationale qu'ils n'en avaient jamais eu. Et les riches, de leur côté, étaient vraiment beaucoup moins riches qu'à la génération précédente.
Les historiens de l'économie ont donné à la réduction des écarts de revenus qu'ont connue les Etats-Unis entre les années 1920 et les années 1950 (la très forte diminution de la distance entre les riches et la classe ouvrière et le resserrement des différentiels de salaires): "La Grande Compression". Ils ont eu raison de choisir une formule qui fait écho à la "Grande Dépression". Comme la Dépression, la réduction des écarts de revenus a été un événement définitoire dans l'histoire américaine, elle a changé la nature de notre société et de notre vie politique. Toutefois, si la Grande Dépression reste vivante dans nos mémoires, la Grande Compression a été largement oubliée. La mise en place d'une société de classe moyenne, qui semblait naguère un rêve impossible, a fini par paraître tout à fait naturelle." p83
- "Voici comment la courbe de Kuznets est censée fonctionner. Dans les 1ères phases d'un dvlpt, souligne le raisonnement, ceux qui ont de l'argent voient se multiplier les occasions de l'investir, tandis que l'afflux d'une main-d'oeuvre rurale bon marché vers les villes pèse sur les salaires. Donc, lorsqu'un pays s'industrialise, l'inégalité augmente: une élite de riches industriels apparaît tandis que les simples travailleurs restent élisés dans la pauvreté. Autrement dit, le produit naturel du dvlpt est une période d'immense inégalité, comme le Long Âge doré aux Etats-Unis. Puis le capital devient plus abondant, le flux de main-d'oeuvre rurale s'assèche, les salaires commencent à monter et les profits à stagner ou à baisser. La prospérité se diffuse et l'on passe à une économie essentiellement de classe moyenne. [...] Mais au milieu des années 80, on a bien vu que l'histoire ne s'arrêtait pas là, que l'inégalité se remettait à augmenter.[...] Plus on étudie minutieusement cette égalisation, moins elle a l'air d'une réaction progressive à des forces impersonnelles du marché, plus elle ressemble à un changement brutal, largement provoqué par celui du rapport de forces politique. [...] L'appauvrissement relatif de l'élite économique n'a rien eu de graduel: il est survenu brusquement. Ce déclin brutal de la fortune des riches tient presque en un seul mot: l'impôt. p93-95.
- Mais le grand facteur qui explique pourquoi les cols bleus (= ouvriers) gagnaient tellement mieux leur vie dans les années 1950 que dans les années 1920, c'est la montée en puissance des syndicats. p98
- Au cours des années 1930-40, les libéraux ont réussi une remarquable réduction de l'inégalité des revenus, et qu'elle a eu sur l'ensemble de l'économie des effets quasi totalement positifs.

- "Une fois au pouvoir, Franklin Roosevelt a dû persuader l'opinion publique de rejeter les idées reçues et d'accepter des politiques radicalement neuves. S'il a pu surmonter le conservatisme naturel des électeurs, c'est surtout grâce à des accidents de l'histoire. Premièrement le cataclysme économique de 1929-1933, qui avait ôté toute crédibilité aux anciennes éliteset à leur idéologid, tandis que la reprise entamée en 1933, tout incomplète qu'elle était, en conférait aux réformes du New Deal. Deuxièmement, la Seconde Guerre mondiale, qui a créé une situation dans laquelle l'intervention à grande échelle de l'Etat dans l'économie était manifestement nécessaire, et balayé ainsi le scepticisme face aux mesures radicales. Si les USA ne sont pas entrés dans la Seconde Guerre mondiale à seule fin d'effectuer une démonstration gigantesque de l'efficacité de l'Etat, c'est tout de même ce qui s'est passé. Il est devenu très difficile aux conservateurs de prétendre que l'Etat ne pouvait rien entreprendrre correctement, puisque aux USA il s'était révélé capable de diriger une guerre mondiale, et notamment d'organiser une immense mobilisation des ressources nationales." p118
- "Au cours du Long Âge doré, il y avait un obstacle majeur à la constitution d'un mouvement politique efficace pour défendre les travailleurs américains: légalement ou de fait, beaucoup, notamment parmi les moins rémunérés, étaient tout simplement privés du droit de vote. La catégorie la plus importante ainsi exclue était la population afro-américaine du Sud. [...] Le Sud est encore différent à bien des égards du reste des USA. Mais dans les années 1950 c'était vraiment un autre pays - celui de la ségrégation et de la discrimination ouvertes, où le statut inférieur des Noirs étaient consacré par la loi." p 123.
- "En 1935 et 1945, le pourcentage de syndiqués chez les salariés américains est passé de 12 à 35%." p129


Nos plus belles années (30 glorieuses en France) / 1950-1980 / 53-61 Eisenhower, 61-63 Kennedy, 63-69 Johnson, 69-74 Nixon, 74-77 Ford, 77-81 Carter => mise en place des facteurs qui conduiront à la renaissance des inégalités.
- "Néanmoins, je suis de plus en plus persuadé que le rapport de cause à effet opère en grande partie dans l'autre sens - que le changement politique, la polarisation croissante, a été un facteur majeur de la montée des inégalités. C'est pourquoi je propose un autre récit: au cours des année 1970, des éléments révolutionnaires d'extrême droite (= conservatisme de mouvement) décidés à revenir sur les acquis du New Deal se sont emparés du Parti Républicain." p34 "L'argent est la colle forte du conservatisme de mouvement, essentiellement financé par une poignée de super-riches et un certain nombre de grandes entreprises qui ont quelque chose à gagner à la montée de l'inégalité, à la suppression de la fiscalité progressive, à l'abrogation de l'Etat-providence." p 40
-"Economiquement les années 1960 ont été aussi bonnes que possible. Les tumultes et turbulences chaotiques de cette décennie ont eu lieu sur la toile de fond de la meilleure économie que les Etats-Unis aient jamais eue." p145 "La source de tous les maux (émeutes urbaines) était la permissivité des libéraux." P156
-"Les grandes figures de la droite américaine sont des virtuoses de la dog-whistle politics (la politique du sifflet pour chien): ils tiennent des propos qui parlent à certaines catégories sur un mode qui n'est audible qu'à ce seul public cible - et évitent ainsi d'afficher l'extrémisme de leurs positions aux yeux de tous. Ronald Reagan a réussi à indiquer sa sympathie pour le racisme sans jamais prononcer la moindre phrase ouvertement raciste." p180
-"Le conservatisme de mouvement a donc acquis une base populaire de masse en trouvant comment faire appel à deux sentiments très répandus: la "riposte blanche" et la peur paranoïaque du communisme." P192 "La base initiale du conservatisme de mouvement dans les milieux d'affaires se composait essentiellement de petites et moyennes entreprises, qui souvent appartenaient à des particuliers. Et leur fureur avait une cible prioritaire: les syndicats." P193
-"L'intelligentsia du conservatisme de mouvement n'a vraiment pris forme qu'au moment où les "nouveaux conservateurs" ont été rejoints par un groupe tout à fait différent, les "néoconservateurs", et où les uns et les autres ont reçu des postes stables au sein d'une infrastructure puissante." p200 "C'était particulièrement vrai en économie, où The Public Interest, avec la page éditoriale dur Wall Street Journal, s'était  fait le principal avocat de l'économie de l'offre. La doctrine des supply-siders, qui prétendaient sans aucune preuve que les réductions d'impôts allaient s'autofinancer, n'a jamais séduit personne dans le monde de la recherche économique professionnelle, même dans son aile conservatrice." p207
-"La campagne de Ronald Reagan en Californie en 1966 a été le premier grand succès électoral du conservatisme de mouvement. Mais la réussite de Reagan a été rejetée dans l'ombre par l'ascension de Richard Nixon vers la présidence et sa victoire écrasante en 1972. Son triomphe ne peut être considéré comme celui du conservatisme de mouvement, car Nixon était une personnalité de transition. S'il a utilisé la stratégie politique du mouvement - qu'il a même dans une large mesure inventée -, il ne partageait pas ses objectifs. Les siens étaient purement personnels. On ne saurait surestimer l'impact de Nixon sur la façon dont on fait de la politique aux Etats-Unis. C'est lui qui a montré comment exploiter les divisions raciales, l'angoisse face à l'évolution sociale et la paranoïa sur les menace étrangères pour détacher peu à peu les ouvriers blancs de la coalition du New Deal." p209 "Nixon n'était pas un conservateur. Ses mesures concrètes, à la différence de ses façons de procéder, ne correspondaient pas du tout aux voeux des conservateurs de mouvement. En politique intérieure, il a gouverné en modéré, voire en libéral: il a augmenté les impôts, éendu les réglementations environnementales et même tenté de créer une assurance maladie nationale." p211
-"Au milieu des années 1970, les conservateurs de mouvement étaient, en un sens, dans la position qu'occupait à la fin des années 1920 ce qui allait devenir le New Deal. Les idées existaient; l'organisation existait : les cadres intellectuels étaient en place; Cependant, pour prendre le pouvoir, ils avaient besoin d'un crise. Il y eut une double crise extèrieure et intérieure. [...] A l'extérieur, chute de Saigon et suivie d'une déferlante de victoires communistes en Asie du Sud-Est et en Afrique et invasion soviétique de l'Afghanistan. A l'intérieur, mauvaise politique et chocs énergétiques, ont créé le cauchemar de la stagflation: un chômage élevé associé à une inflation à deux chiffres." p212


La grande divergence / 1980-2010 / 81-89 Reagan, 89-93 Bush, 93-01 Clinton, 01-09 Bush-"La grande expansion d'après guerre, dont les bénéfices ont été partagés par la quasi-totalité des Américains, a pris fin avec la crise économique des années 1970 (chocs pétroliers en 73, 79 ; inflation incontrôlable ; productivité exsangue)". p214
-"Par conséquent, le commerce des USA avec les pays du Tiers Monde réduit le nombre d'emplois offerts aux travailleurs américains peu qualifiés tout en augmentant la demande de personnels très qualifiés. Il est indéniable que ce phénomène élargit l'écart des salaires entre actifs peu qualifiés et actifs très qualifiés, ce qui contribue à aggraver l'inégalité. [...] Cela dit, il faut bien comprendre cette vérité: l'évolution technologique favorable au travail qualifié, l'immigration et la croissance du commerce internationale ne peuvent expliquer, au mieux, que l'élargissement de l'écart de revenus entre actifs peu instuits et actifs très instruits. Or, cet élargissement ne raconte qu'une partie de l'histoire de la hausse de l'inégalité: c'est vrai que la rémunération de l'instruction a augmenté, mais même les actifs qui ont une formation universitaire ont vu, dans leur immense majorité, la progression de leurs salaires prendre du retard sur la hausse de la productivité." p 231
-"Aux USA, ce nivellement a été inversé à partir des années 1970, et les effets de la Grande Compression ont aujourd'hui entièrement disparu. Au Canada, qui est étroitement lié à l'économie américaine, et en Grande-Bretagne qui a eu sa propre période de domination conservatrice sous Margaret Thatcher, l'inégalité a connu un regain plus limité. Mais au Japon et en France elle a très peu évolué depuis 1980." p237
-"Dans le monde des affaires des années 1960 et 1970, les firmes payaient rarement des salaires mirobilants  à des dirigeants au profil de "superstars du management". Elles avaient plutôt tendance à penser que d'énormes salaires au sommet auraient nui à l'esprit d'équipe et créé des problèmes avec le personnel. [...] Et même les conseils d'administration peu convaincus par l'idée du dirigeant superstar finissent par verser ces très gros salaires, à la fois pour s'assurer les services des cadres qu'ils jugent à la hauteur et parce que les marchés financiers se méfieraient d'une entreprise dont le PDG ne serait pas fabuleusement payé." p244 "Le problème des entreprises américaines est que la rémunération des cadres supérieurs est pratiquement indépendante de leurs résultats. En général, l'Amérique des affaires paie ses dirigeants les plus importants comme des fonctionnaires." p247
-"Dans ces conditions, la montée de l'inégalité des revenus devrait faire évoluer l'opinion vers la gauche: les électeurs devraient soutenir d'autant plus énergiquement les politiques qui imposent les riches pour fournir des transferts sociaux au reste de la population.  [...] Alors que le parti républicain est parti très loin vers la droite, les sondages suggèrent que, si l'opinion a bougé, c'est en se déplaçant légèrement versla gauche." P290
-"Mais ce n'est pas par des meetings sur l'économie ou la politique étrangère que Reagan a entamé sa marche à la présidence. Durant sa campagne de 1976 pour briguer l'investiture républicaine, il s'est fait remarquer en exagérant grossièrement un cas de fraude aux allocations à Chicago [...] Il n'a pas précisé la couleur des a peau: il n'en avait pas besoin. [...] Quand on pense à tout ce qui s'est écrit sur les bouleversements de la politique américaine depuis une gnération [...] l'essentiel tient en quelques mots: les Blancs du Sud se sont mis à voter républicain." p295

-"Les efforts du conservatisme de mouvement pour se présenter en seul défenseur du pays." p309
La nouvelle politique de l'égalité / 2010 - ...-"La victoire démocrate aux élections de mi-mandat 2006 a été un choc pour beaucoup, même si les sondages l'avaient annoncée longtemps à l'avance. […] Persuadés que les républicains avaient une emprise solide sur le pouvoir, certains ne pouvaient croire ce que répétaient les sondages: que le peuple en avait assez. [...] Cette élection marque la fin de la fugace renaissance républicaine suscitée par la réaction de l'administration Bush aux attentats terroristes du 11 septembre ; on en revient aux tendances politiques et démographiques de fond qui mènent à une majorité démocrate et de centre gauche des Etats-Unis." p329 et p343
-"Cela dit, les conservateurs de mouvement ont remporté des élections même quand l'opinion n'était pas obsédé par la sécurité nationale. Le ressort le plus important et durable de cette puissance électorale a été le racisme - l'aptitude à gagner les voix d'une partie des électeurs blancs en alimentant, au moins implicitement, leur peur des Noirs. Cette source de succès ne s'est pas tarie. Cependant, on a de bonnes raisons de penser que la question raciale perd de sa force." p342
-"Aux USA, cas unique parmi les pays riches, ce quelqu'un d'autre est en général une compagnie d'assurance privée. Partout ailleurs, l'assurance maladie est, pour l'essentiel, organisée par l'Etat, et financée par l'impôt ou des cotisations sociales. Même aux USAs une caisse d'assurance maladie alimentée par les contribuables, Medicare, couvre tout le monde après soixante-cinq ans, et un autre programme de l'Etat, Medicaid, protège ceux qui n'ont pas les moyens de s'assurer (pas tous). Mais la grande majorité des Américains qui ont une assurance maladie l'obtiennent du secteur privé. Ce recours aux compagnies d'assurances fait aussi des Etats-Unis le seul pays avancé où un gros pourcentage de la population - environ 15% - n'est pas du tout assuré." p357
-"Aucun de ces coûts n'existe dans un système d'assurance maladie universel où l'assureur, c'est l'Etat. Si l'assurance maladie est un droit pour tous, nul besoin de faire un tri pour éliminer les clients à haut risque. [...] Voilà pourquoi les systèmes d'assurance maladie publics sont beaucoup moins bureaucratiques que les compagnies d'assurances, et ont des frais de gestion  très inférieurs." p364
-"Il ressort de tout cela que les arguments en faveur d'une réforme du système de santé sont aujourd'hui moins fragiles qu'en 1993. Clinton n'a eu qu'une courte période propice à la réforme, puis l'opinion s'est focalisée sur d'autres sujets. Cette fois, on a du mal à imaginer ce qui pourrait atténuer le sentiment populaire qu'il faut absolument agir: on ne voit pas comment les adversaires de la réforme pourraient affirmer qu'il n'y a pas de crise." p382


Comparaison avec le système français
-"Si vous vivez une période difficile - ou que votre vie ait toujours été difficile -, il vaut nettement mieux pour vous être français qu'américains. En France, si vous perdez votre emploi et que vous deviez en accepter un autre moins rémunéré, vous n'avez pas peur de perdre votre assurance maladie, car elle alors prises en charge par l'Etat. Si vous êtes chômeurs de longue durée, l'Etat et les institutions de la protection sociale vous aident à rester nourri et logé. S'il vous est financièrement difficile d'élever vos enfants, l'Etat vous verse des allocations supplémentaires, et vous aide à les faire garder pendant la journée. On ne vous garantit pas une vie confortable, mais les membres de votre famille, en particulier vos enfants, sont protégés des expériences de privation matérielles vraiment érpouvante. En revacnhe, si vous avez une situation en or, être français a ses inconvénients. Les taux d'imposition sur le revenu sont un peu plus hauts qu'aux USA, et les cotisations sociales, en particulier les charges payées formellement par les employeurs mais en réalité financées par le travail et déduites des salaires, beaucoup plus élevées. Le coût de la vie en France est supérieur au nôtre. De sorte qu'un Français que nous situerions dans la classe moyenne-supérieure a nettement moins de pouvoir d'achat qu'un Américain qui reçoit la même rémunération brute." p 413
-"Très probablement, en France, la conjonction de la gratuité de l'enseignement et d'un soutien financier public permet aux jeunes des familles à faibles revenus de se concentrer sur leurs études, tandis qu'en Amérique ils doivent se déscolariser ou travailler pour payer leurs études. Ce qui paraît étre un vertu, non un vice, du système français. Quand  ils atteignent l'âge de plein activité les Français ont exactement autant de chances que nous d'avoir un emploi - réalité qui contredit radicalement l'image, fréquente dans les dépêches d'agences américaines, d'une population active largement oisive. Il n'y a qu'une domaine où les Français ont un problème sérieux - et, soyons clair, c'est un problème très important: les faibles taux d'activité et d'emploi des travailleurs vieillissants;  Cette situation est due à certaines erreurs politiques majeurs, notammenet la décision, prise il y a un quart de sicèle, d'abaisser  à soixante ans, l'âge auquel les salariés ont droit à une retraite complète. Cette mesure a eu le double effet d'encourager les départs à la retraite anticipés et d'imposer un lourd fardeau financier. Donc, les Français font des erreurs. Mais dire que la France a mal géré sa politique des retraites n'est pas du tout la même chose que de déclarer l'économie française paralysée par un Etat-providence surdimensionné."

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