Après un début prometteur de carrière scientifique, Matthieu Ricard s'est installé en Asie, est devenu moine bouddhiste en 1978 et interprète du Dalaï-lama en 1989 (voir L'Infini dans la paume de la main). De quoi étonner et perturber son père, Jean-François Revel, philosophe, journaliste, polémiste et athée déclaré. Cependant, le père et le fils n'ont pas perdu le contact et, en 1996 dans la solitude du Népal, dans des circonstances propices à un dialogue authentique et profond, ils ont décidé de confronter leurs approches de la vie. (Sorti en 1997, le texte a été revu par les auteurs pour l'édition de poche.) Dans ce débat intense, de multiples thèmes sont abordés, de la spiritualité à la notion de progrès, en passant par la foi, la nature de l'esprit, la mort, la psychanalyse et la politique (notamment dans le contexte du martyre du peuple tibétain). Si le philosophe reste sceptique quant à la métaphysique proposée par le bouddhisme, il admire fort sa sagesse, arrivant "à point nommé" pour l'Occident, qui "a triomphé dans la science, mais n'a plus ni sagesse ni morale qui soient plausibles".
Matthieu Ricard est né le 15 février 1946 à Aix-les-Bains. Il est le fils du philosophe, essayiste et journaliste Jean-François Revel (né Jean-François Ricard) et de la peintre Yahne Le Toumelin. Il réside actuellement au monastère de Shéchèn au Népal.
Il voyage en Inde pour la première fois en 1967, où il rencontre des maîtres spirituels tibétains dont son maître Kangyour Rinpoché. Après sa thèse en génétique cellulaire à l'Institut Pasteur, sous la direction du Pr. François Jacob (Prix Nobel de médecine), il décide de s'établir dans l'Himalaya où il vit depuis 1972, étudiant et pratiquant le bouddhisme tibétain auprès de grands maîtres spirituels, Kyabjé Kangyur Rinpoché puis Dilgo Khyentse Rinpoché. Il devient moine en 1979.
En 1980, grâce à Dilgo Khyentsé Rinpoché, il rencontre pour la première fois le Dalaï-lama, dont il devient l'interprète pour le français à partir de 1989.
Jean-François Revel est né en 1924 à Marseille, dans une famille d’origine franc-comtoise.
Agrégé de philosophie, il a été nommé successivement à Tlemcen (1947-1948), au lycée français et à l’Institut français de Mexico (début 1950-fin 1952), à l’Institut français ainsi qu’à la Faculté des lettres de Florence (1952-1956). Revenu en France à la fin de 1956, il fait partie du cabinet du sous-secrétariat d’État aux Arts et Lettres avant de prendre un poste d’enseignant au lycée Faidherbe à Lille (1957-1959) puis au lycée Jean-Baptiste Say à Paris. Il quitte l’Université en 1963.
Sa carrière littéraire commence en 1957 ainsi que sa carrière journalistique. Il a en outre assumé les fonctions de conseiller littéraire et de directeur de collection chez René Julliard, Jean-Jacques Pauvert, Robert Laffont jusqu’en 1978, date à laquelle il devient directeur de l’hebdomadaire L’Express, dont il était l’un des éditorialistes depuis 1966. Il démissionne de la direction de L’Express en 1981 puis devient, en 1982, chroniqueur au Point, poste qu’il occupe jusqu'en 2006.
Il a collaboré également, en qualité d’éditorialiste, à des stations de radio : Europe n° 1 (1989-1992), R.T.L. (1995-1998).
Élu à l’Académie française, le 19 juin 1997, au fauteuil d’Étienne Wolff (24e fauteuil).
Mort le 30 avril 2006 à Paris.
Avis:
** Dialogue très poussé intellectuellement entre le père philosophe, agnostique et le fils convertit au bouddhisme depuis plus de 20 ans.
** Leurs discussions tournent autour de la définition du bouddhisme en tant que religion ou philosophie. Ils arrivent finalement à un certain compromis en définissant le bouddhisme comme une "science de l'esprit".
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