À l’automne 2008, les principales places boursières se sont effondrées dans le sillage de Wall Street, plongeant du même coup le monde dans la crise. Si le désastre financier fut une surprise pour beaucoup, quelques-uns l’avaient néanmoins anticipé. Le véritable krach avait en effet commencé quelques mois plus tôt aux États-Unis, un krach obscur celui-là, silencieux, lié à l’inconséquence des subprimes, ces produits financiers inventés par des apprentis sorciers pour jouer avec les dettes des classes les plus défavorisées. Très vite, quelques personnes ont compris que ce système courait droit à sa faillite. Certains d’entre eux se sont tus, par peur ou espoir de se tromper, d’autres ont essayé en vain de briser le silence et l’indifférence, d’autres enfin ont décidé de parier sur cette catastrophe pour gagner plus d’argent encore.Paru sous le titre The Big Short.
Auteur:
Michael Lewis est né à La Nouvelle Orléans en 1960. Il a travaillé comme investisseur, au milieu des années 1980, pour la banque Salomon Brothers, expérience qui lui a donné la matière de son premier livre, Poker Menteur (Dunod, 1993), comparé, lors de sa sortie au Bûcher des vanités, de Tom Wolfe. Il est aujourd’hui journaliste à Vanity Fair.
Avis:
** LE livre sur la crise des subprimes aux Etats-Unis ! A travers les récits des différents personnages, l'auteur arrive à nous expliquer, en des termes compréhensibles pour des non familiers de la finance, les fondements de la crise hypothécaire. Les CDS et les CDO sont ainsi décrits en détail et n'auront plus de secret pour le lecteur à la fin du livre.
** Plutôt que de faire un énième livre de réflexion sur l'absence de régulation, l'aviditié des opérateurs de marché ou l'irresponsabilité des banquiers centraux, Michael Lewis nous raconte la crise financière en utilisant certaines armes du scénariste de thriller: les héros sont des personnages totalement inconnus (un analyste financier obsessionel, un gérant de fonds autiste, un trader caractériel, ...) qui ont pour seul trait commun d'avoir su voir venir très tôt la catastrophe financière. "Le casse du siècle" n'est donc pas le récit d'un hold-up, mais l'histoire de quelques visionnaires qui se sont enrichis, mais ont aussi payé psychologiquement pour ne pas s'être trompé. Car, comme le souligne l'un deux, "il devient morbide de faire des investissements qui rapporteront un pactole si une tragédie se produit" (to be short signifie parier contre la marché).

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