["Guns, Germs, and Steel - The fates of human societies" traduit en français donne "De l'inégalité parmi les sociétés"]
L'inégalité dans la répartition des richesses entre les sociétés est liée aux différences de milieux, pas aux différences génétiques. Mobilisant des disciplines aussi diverses que la génétique, la biologie moléculaire, l'écologie des comportements, l'épidémiologie, la linguistique, l'archéologie et l'histoire des technologies, Jared Diamond montre notamment : le rôle de la production alimentaire (c'est-à-dire la domestication des plantes et des animaux sauvages, puis l'augmentation des vivres par l'agriculture et l'élevage, qui permet d'entretenir des bureaucraties et des artisans spécialisés dans la production des armes) ; l'évolution des germes caractéristiques des populations humaines denses favorisées par la révolution agricole (les germes eurasiens ont tué plus d'indigènes américains et non eurasiens que les fusils ou les armes d'acier des Eurasiens) ; le rôle de la géographie dans la diffusion contrastée de l'écriture et de la technologie, selon la latitude en Eurasie, mais la longitude aux Amériques et en Afrique. A l'ère de la globalisation, Jared Diamond nous propose opportunément cet essai, en tout point singulier, sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les sociétés.
Résumé tiré du web:
La question fondamentale qui est posée ici est de savoir pourquoi et comment les inégalités criantes qui sont celles d’aujourd’hui entre les pays/civilisations sont nées? Pourquoi l’Afrique, où sont nés les Homo Erectus est-elle à la traîne du développement et dominée par les nations occidentales (sur l’arriération, évidemment, il y a une autre question qui est celle de savoir si nos nations prétendument avancées sont réellement plus heureuses et ont suivi une supposée flèche du progrès)? Pourquoi les aborigènes d’Australie et les Indiens d’Amérique ont-ils été exterminés (passivement ou activement) par les troupes Européennes (ou leur avatars des antipodes) et pas l’inverse ?
La réponse tacite à cette question est, à notre corps défendant, souvent celle d’une thèse plus ou moins raciste, qui est que ces hommes ont été moins « intelligents » ou plus passifs. Réponse immédiate et séduisante certes, mais vraie? On peut se dire tout simplement que l’évolution (Darwinienne) a fait en sorte que l’homme occidental soit plus adapté à son environnement que l’homme africain. Mais Jared Diamond désamorce cette tentation en reprenant un argument sur lequel je m’interroge depuis quelques années: après tout, l’évolution darwinienne suppose la disparition (ou du moins la non-reproduction) des plus « faibles » ou des « moins adaptés ». Or, nos civilisations modernes s’enorgueillissent (à raison) de protéger les plus faibles, et de permettre à ceux qui ne peuvent procréer de le faire (FIV, mères porteuses…). Un processus de dévolution ne serait-il pas à l’oeuvre en Occident ? Diamond n’apporte pas de réponse à mon interrogation mais fait remarquer que les conditions de vie en Afrique ou en Nouvelle-Guinée sont probablement plus favorables à une évolution darwinienne que nos sociétés occidentales surprotégées.
Donc si ces civilisations ne sont pas constituées d’êtres plus faibles intellectuellement que nous, pourquoi ont-ils été dominés ? Les raisons immédiates sautent aux yeux : « nous » possédions les armes, le fer, et les germes (la variole et autres maladies ayant exterminé beaucoup plus d’indiens ou d’aborigènes que les armes …). D’où le titre original « Guns, Germs and Steel ».
La thèse de Diamond repose sur un certain déterminisme géographique. Mais il convoque également de nombreuses sciences pour étayer son analyse : archéologie bien sur, mais aussi étude des évolutions génétiques des hommes, animaux ou plantes, évolution des langues (étude des racines et divergences, apparition des mots désignant un animal montrant que celui-ci était apparu dans une civilisation donnée).
Il est attesté que les premiers foyers de développement forts humains ont été le « Croissant Fertile » (nord de l’Irak actuel, Syrie, Israël/Palestine) et la Chine aux environs de 7500 av JC. Le développement s’est fondé sur la domestication des plantes (transformation par évolution génétique progressive de plantes sauvages en plantes domesticables) et des animaux. Ceci a permis à des civilisations de chasseurs-cueilleurs de se sédentariser et de former des villes. Les mêmes villes ont alors permis une concentration propice à l’invention et au développement, d’autant plus que les surplus alimentaires ont à leur tour permis le développement de castes d’artisans ou de fonctionnaires, dévoués à l’évolution de la société plutôt qu’à sa subsistance. Cette même concentration a abouti à transformer les sociétés en bandes de quelques douzaines d’individus en chefferies puis en vrai Etats avec des lois, des règles, une caste dominante entretenant, grâce à l’impôt, des fonctionnaires, des scribes (d’où invention de l’écriture) mais aussi des religieux/mystiques capables de justifier l’existence des chefs comme étant supérieurs au commun des mortels. Bref, le cercle vertueux du développement (simplifié à l’extrême…).
Pourquoi dans ces régions et pas dans d’autres ? La théorie de Diamond repose sur le fait que ces régions présentaient des dispositions de départ (stocks de plantes et d’animaux domesticables) incomparablement meilleurs qu’en Afrique par exemple. Les ancêtres des boeufs ou chevaux étaient domesticables, le zèbre n’a pas été domestiqué (même de nos jours)… Idem de l’éléphant, du rhinocéros, du tigre, … Il y avait donc une inégalité de départ qui explique grandement les inégalités d’aujourd’hui …
Et ça n’est pas tout. En effet, ce qui a permis à Cortes ou Pizarro d’abattre les civilisations Incas et Aztèque, c’était leurs avantages technologiques bien sûr mais pas seulement : ils combattaient à 500 contre 1.000.000! Le fait est que les germes étaient également de leur côté … Les germes exportés d’Europe tuaient les indigènes mais pas l’inverse. Pourquoi? La proximité des Eurasiens avec les animaux avaient permis aux maladies de passer la barrière animal / humain et de se propager aux humains (cf grippe porcine). Les européens en ont certes grandement souffert (peste de 1346 à 1352 qui a tué 25% de la population européenne) mais leur gènes se sont adaptés et ils sont devenus résistants. Par contre, les peuples conquis tombaient comme des mouches (jusqu’à 95% de mortalité en 3 ans …).
Vous allez me dire : n’en jetez plus, la coupe est pleine! Et non… En effet, l’orientation des continents était également inégale. L’orientation du continent Eurasien est essentiellement Est-Ouest, ce qui favorise la diffusion des cultures et/ou animaux domestiqués. En effet, une plante poussant à une latitude donnée en Inde a de bonnes chances de se répandre facilement à la même latitude vers l’Ouest (Italie …). Par contre, les Amériques et l’Afrique sont Nord/Sud et les barrières écologiques (Sahel, barrières tropicales, …) ont grandement retardé la diffusion des cultures et animaux et avec elles les avancées technologiques et civilisationnelles.
Encore un exemple? Le fait que les peuples Eurasiens étaient interconnectés a favorisé la diffusion des technologies (L’Europe dominante du XVIIIème n’avait quasiment encore rien inventé avant 1500 …) mais aussi leur non-abandon. En effet, l’acquisition du progrès technologique est loin d’être linéaire. Et Diamond montre que l’idée reçue que le besoin crée l’innovation est une chimère… L’innovation crée souvent le besoin (Le peuple avait-il besoin d’IPhone? Non… En a-t-il besoin maintenant qu’il est créé ? Oui …). Des peuples isolés peuvent renoncer à des technologies. Ainsi, le Japon, isolé, a décidé de renoncer aux armes à feu après les avoir acquises pour préserver le prestige des samouraïs! Un peuple aux voisins belliqueux n’aurait pu faire de même… Diamond donne également d’autres démonstrations du caractère difficilement prévisible de la diffusion de l’innovation. Par exemple, le clavier QWERTY que certains d’entre vous ont sous les doigts a été inventé en… 1873. Et il a été créé pour ralentir au maximum la frappe (lettres apparentées dans les mots séparées sur le clavier, lettres courantes (« e ») main gauche, …) pour éviter aux machines à écrire de l’époque de se bloquer. Les machines ont évolué… le clavier est resté !
Ou encore, l’auteur explique que la division chronique de l’Europe (ô combien encore vraie) a été paradoxalement une chance historique de développement. Le long endormissement de la Chine qui était pourtant en pole position pour être la nation dominante est due à une forte unification politique. Des dynasties rétives aux progrès ont pu ainsi sortir leur pays de la compétition, ce qui n’a pu arriver à une Europe en perpétuelle compétition.
Ainsi démontré, on voit que les Indiens d’Amérique n’avaient aucune chance face aux émigrants européens même si leur nombre était très important (20 millions, loin du million évoqué dans les livres d’histoire américain pour accréditer le mythe fondateur du peuplement pionnier d’un espace vide). Idem pour les aborigènes d’Australie dont le développement était resté extrêmement en retrait du fait de l’isolement de leur île et de son climat très favorable.
Ajoutons à cela à la description par Diamond de pages historiques totalement inconnues (de moi en tout cas) comme par exemple la colonisation austronésienne (peuples du Sud-Est Asiatique) qui entre quelques centenaires d’années avant et après JC, se sont diffusés sur une aire allant des îles du Pacifique à l’Est et à… Madagascar à l’Ouest, ce qui fait que les langues parlées à Madagascar (et les caractéristiques génétiques des habitants) sont plus proches de celles de l’Asie du Sud-Est que de l’Afrique, et vous obtenez, en 600 pages, une somme d’une intelligence totale, un livre rare et précieux qui devrait être enseigné dans les écoles.
Auteur:
Jared Mason Diamond (10 septembre 1937) est un biologiste évolutionniste, physiologiste et géonomiste américain. Professeur de géographie à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), il est surtout connu pour ses ouvrages de vulgarisation scientifique: De l'inégalité parmi les sociétés (qui lui a valu le prix Pulitzer en 1998) et Effondrement. A noter également qu'il est très doué en langues puisqu'il en parle une dizaine et a vécu plus d'une dizaine avec les populations locales de Nouvelle-Guinée.Résumé tiré du web:
La question fondamentale qui est posée ici est de savoir pourquoi et comment les inégalités criantes qui sont celles d’aujourd’hui entre les pays/civilisations sont nées? Pourquoi l’Afrique, où sont nés les Homo Erectus est-elle à la traîne du développement et dominée par les nations occidentales (sur l’arriération, évidemment, il y a une autre question qui est celle de savoir si nos nations prétendument avancées sont réellement plus heureuses et ont suivi une supposée flèche du progrès)? Pourquoi les aborigènes d’Australie et les Indiens d’Amérique ont-ils été exterminés (passivement ou activement) par les troupes Européennes (ou leur avatars des antipodes) et pas l’inverse ?
La réponse tacite à cette question est, à notre corps défendant, souvent celle d’une thèse plus ou moins raciste, qui est que ces hommes ont été moins « intelligents » ou plus passifs. Réponse immédiate et séduisante certes, mais vraie? On peut se dire tout simplement que l’évolution (Darwinienne) a fait en sorte que l’homme occidental soit plus adapté à son environnement que l’homme africain. Mais Jared Diamond désamorce cette tentation en reprenant un argument sur lequel je m’interroge depuis quelques années: après tout, l’évolution darwinienne suppose la disparition (ou du moins la non-reproduction) des plus « faibles » ou des « moins adaptés ». Or, nos civilisations modernes s’enorgueillissent (à raison) de protéger les plus faibles, et de permettre à ceux qui ne peuvent procréer de le faire (FIV, mères porteuses…). Un processus de dévolution ne serait-il pas à l’oeuvre en Occident ? Diamond n’apporte pas de réponse à mon interrogation mais fait remarquer que les conditions de vie en Afrique ou en Nouvelle-Guinée sont probablement plus favorables à une évolution darwinienne que nos sociétés occidentales surprotégées.
Donc si ces civilisations ne sont pas constituées d’êtres plus faibles intellectuellement que nous, pourquoi ont-ils été dominés ? Les raisons immédiates sautent aux yeux : « nous » possédions les armes, le fer, et les germes (la variole et autres maladies ayant exterminé beaucoup plus d’indiens ou d’aborigènes que les armes …). D’où le titre original « Guns, Germs and Steel ».
La thèse de Diamond repose sur un certain déterminisme géographique. Mais il convoque également de nombreuses sciences pour étayer son analyse : archéologie bien sur, mais aussi étude des évolutions génétiques des hommes, animaux ou plantes, évolution des langues (étude des racines et divergences, apparition des mots désignant un animal montrant que celui-ci était apparu dans une civilisation donnée).
Il est attesté que les premiers foyers de développement forts humains ont été le « Croissant Fertile » (nord de l’Irak actuel, Syrie, Israël/Palestine) et la Chine aux environs de 7500 av JC. Le développement s’est fondé sur la domestication des plantes (transformation par évolution génétique progressive de plantes sauvages en plantes domesticables) et des animaux. Ceci a permis à des civilisations de chasseurs-cueilleurs de se sédentariser et de former des villes. Les mêmes villes ont alors permis une concentration propice à l’invention et au développement, d’autant plus que les surplus alimentaires ont à leur tour permis le développement de castes d’artisans ou de fonctionnaires, dévoués à l’évolution de la société plutôt qu’à sa subsistance. Cette même concentration a abouti à transformer les sociétés en bandes de quelques douzaines d’individus en chefferies puis en vrai Etats avec des lois, des règles, une caste dominante entretenant, grâce à l’impôt, des fonctionnaires, des scribes (d’où invention de l’écriture) mais aussi des religieux/mystiques capables de justifier l’existence des chefs comme étant supérieurs au commun des mortels. Bref, le cercle vertueux du développement (simplifié à l’extrême…).
Pourquoi dans ces régions et pas dans d’autres ? La théorie de Diamond repose sur le fait que ces régions présentaient des dispositions de départ (stocks de plantes et d’animaux domesticables) incomparablement meilleurs qu’en Afrique par exemple. Les ancêtres des boeufs ou chevaux étaient domesticables, le zèbre n’a pas été domestiqué (même de nos jours)… Idem de l’éléphant, du rhinocéros, du tigre, … Il y avait donc une inégalité de départ qui explique grandement les inégalités d’aujourd’hui …
Et ça n’est pas tout. En effet, ce qui a permis à Cortes ou Pizarro d’abattre les civilisations Incas et Aztèque, c’était leurs avantages technologiques bien sûr mais pas seulement : ils combattaient à 500 contre 1.000.000! Le fait est que les germes étaient également de leur côté … Les germes exportés d’Europe tuaient les indigènes mais pas l’inverse. Pourquoi? La proximité des Eurasiens avec les animaux avaient permis aux maladies de passer la barrière animal / humain et de se propager aux humains (cf grippe porcine). Les européens en ont certes grandement souffert (peste de 1346 à 1352 qui a tué 25% de la population européenne) mais leur gènes se sont adaptés et ils sont devenus résistants. Par contre, les peuples conquis tombaient comme des mouches (jusqu’à 95% de mortalité en 3 ans …).
Vous allez me dire : n’en jetez plus, la coupe est pleine! Et non… En effet, l’orientation des continents était également inégale. L’orientation du continent Eurasien est essentiellement Est-Ouest, ce qui favorise la diffusion des cultures et/ou animaux domestiqués. En effet, une plante poussant à une latitude donnée en Inde a de bonnes chances de se répandre facilement à la même latitude vers l’Ouest (Italie …). Par contre, les Amériques et l’Afrique sont Nord/Sud et les barrières écologiques (Sahel, barrières tropicales, …) ont grandement retardé la diffusion des cultures et animaux et avec elles les avancées technologiques et civilisationnelles.
Encore un exemple? Le fait que les peuples Eurasiens étaient interconnectés a favorisé la diffusion des technologies (L’Europe dominante du XVIIIème n’avait quasiment encore rien inventé avant 1500 …) mais aussi leur non-abandon. En effet, l’acquisition du progrès technologique est loin d’être linéaire. Et Diamond montre que l’idée reçue que le besoin crée l’innovation est une chimère… L’innovation crée souvent le besoin (Le peuple avait-il besoin d’IPhone? Non… En a-t-il besoin maintenant qu’il est créé ? Oui …). Des peuples isolés peuvent renoncer à des technologies. Ainsi, le Japon, isolé, a décidé de renoncer aux armes à feu après les avoir acquises pour préserver le prestige des samouraïs! Un peuple aux voisins belliqueux n’aurait pu faire de même… Diamond donne également d’autres démonstrations du caractère difficilement prévisible de la diffusion de l’innovation. Par exemple, le clavier QWERTY que certains d’entre vous ont sous les doigts a été inventé en… 1873. Et il a été créé pour ralentir au maximum la frappe (lettres apparentées dans les mots séparées sur le clavier, lettres courantes (« e ») main gauche, …) pour éviter aux machines à écrire de l’époque de se bloquer. Les machines ont évolué… le clavier est resté !
Ou encore, l’auteur explique que la division chronique de l’Europe (ô combien encore vraie) a été paradoxalement une chance historique de développement. Le long endormissement de la Chine qui était pourtant en pole position pour être la nation dominante est due à une forte unification politique. Des dynasties rétives aux progrès ont pu ainsi sortir leur pays de la compétition, ce qui n’a pu arriver à une Europe en perpétuelle compétition.
Ainsi démontré, on voit que les Indiens d’Amérique n’avaient aucune chance face aux émigrants européens même si leur nombre était très important (20 millions, loin du million évoqué dans les livres d’histoire américain pour accréditer le mythe fondateur du peuplement pionnier d’un espace vide). Idem pour les aborigènes d’Australie dont le développement était resté extrêmement en retrait du fait de l’isolement de leur île et de son climat très favorable.
Ajoutons à cela à la description par Diamond de pages historiques totalement inconnues (de moi en tout cas) comme par exemple la colonisation austronésienne (peuples du Sud-Est Asiatique) qui entre quelques centenaires d’années avant et après JC, se sont diffusés sur une aire allant des îles du Pacifique à l’Est et à… Madagascar à l’Ouest, ce qui fait que les langues parlées à Madagascar (et les caractéristiques génétiques des habitants) sont plus proches de celles de l’Asie du Sud-Est que de l’Afrique, et vous obtenez, en 600 pages, une somme d’une intelligence totale, un livre rare et précieux qui devrait être enseigné dans les écoles.
Auteur:
Avis:
** Un seul mot me vient à l'esprit après avoir lu ce livre: WAOUH !
** Le côté pavé du livre m'empêche de mettre le 5 étoiles, mais malgré ces presque 500 pages, c'est vraiment loin d'être un livre difficile, au contraire c'est un livre extrément passionnant à lire. Et ça c'est véritablement un exploit !
** Pourquoi passionnant ? Tout simplement, car sa théorie d'évolution de l'humanité - argumentée très précisement à partir de ses connaissances en biologie, linguistiques, ... et des connaissances d'autres scientifiques sur l'évolution des hommes, des plantes, des animaux ... - est tout simplement génial ! Aujourd'hui grâce à ce livre je peux expliquer l'évolution de l'humanité de ces 13 000 dernières années !! Et pourquoi les populations européennes sont devant, l'Afrique derrière (basée sur un critère de richesse qui n'est, il est vrai, peut-être pas le plus pertinent) et que les Indiens d'Amérique et Arborigènes d'Australie n'existe plus !!
** On apprend tellement de choses dans ce livre qu'il est vraiment difficile de résumer tout cela dans un blog. Pour ne donner qu'un autre exemple de sa richesse: il évoque également l'évolution des populations d'Asie du Sud Est et comment celles-ci sont en fait toutes issues de Taïwan et se sont propagées d'île en île pour aller .... jusqu'à Madagascar ! Etonnement un ami de La Réunion me l'a confirmé en découvrant que des mots de l'île avaient la même racine que le Bahasa d'Indonésie .. incroyable ! Qui l'eut cru !
** Même si vous n'êtes pas fans d'histoire, lisez-le, ca ouvre au moins les yeux sur la chance (le mot est bien choisi, car c'est bien une certain chance et non pas un certain talent) qui nous permet aujourd'hui de faire parti des pays riches de la Terre ... et non pas d'être de l'autre côté. L'humilité est peut-être le meilleur remède contre le racisme et c'est en tout cas, un des principaux messages que souhaitent nous faire passez Jared à travers ce livre.
Extraits:
- Propagation des êtres humains sur la planète:
- Les centres d'origine de la production de nourriture sont les suivants: le croissant fertile (environ de 8500 BC) avec wheat, pea, olive / sheep, goat pour les animaux ; la Chine (~7500 BC) avec rice, millet / pig, silkworm ; Mésoamérique (~3500 BC) avec corn, beans, squash / turkey ; Andes et Amazonie (~3500 BC) avec potato et maniox / lama, guinea pig ; East US ~2500 BC) avec sunflower, goosefoot / N/A et des doutes sur le Sahel, tropical west africa, ethiopia et new guinea. Ensuite les domestications locales suivantes venant de cultures d'ailleurs: Western Europe (6000-3500 BC) avec poppy, oat / N/A ; Indus Valley (~7000 BC) avec sesam, eggplant / humped cattle : Egypt (~6000 BC) avec sycamore fig, chufa / donkey, cat.
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