mercredi 12 janvier 2011

ATTILA - Eric Deschodt (2006)

Résumé:
[Résumé de l'éditeur]
Attila (395-453) reste un mystère. Unique empereur des Huns, rassembleur génial de bandes anarchiques dispersées du cœur de l'Asie au cœur de l'Europe, diplomate hors pair, grand stratège, il constitue en moins de quinze ans un empire qui s'étend de la mer d'Aral au Danube. Après avoir battu et rançonné les deux empires romains d'Orient et d'Occident, il dédaigne étrangement de s'emparer de leurs capitales, Rome et Constantinople, préférant à leurs splendeurs son palais de bois démontable. Après avoir envahi la Gaule en 452, il est stoppé en Champagne, aux Champs Catalauniques, et bat inexplicablement en retraite devant son ami d'enfance, le Romain Aétius. Ayant achevé la réorganisation de son armée, il meurt subitement à la veille du déclenchement d'une nouvelle campagne militaire.
[Résumé d'un internaute]
Les origines des Huns sont nimbées de mystères, si on les situe dans les steppes d’Asie centrale, à l’emplacement de l’actuelle Mongolie, on sait aussi qu’ils s’étendirent jusqu’en Europe de l’Est à Budapest, à partir du IV ieme siècle après Jésus Christ. Essentiellement nomades, redoutables cavaliers et archers, ils menèrent de terribles invasions menaçant depuis le III ieme siècle avant Jésus Christ les royaumes de Chine. En 400 ap JC, les Huns stationnant en Hongrie, constituent une force inquiétante pour un Empire romain déclinant, scindé entre l’Empire d’Orient à Constantinople et l’Empire d’Occident de Rome.
Les Romains jouent sur les alliances avec les peuples Barbares notamment les Wisigoths qui ont un statut de fédération de l’Empire, pour sauver les apparences et préserver un semblant de prestige mais en réalité certains peuples comme les Vandales, les Ostrogoths ou des tribus Gauloises révoltées échappent à présent complètement à leur influence. Honorius empereur d’occident joue également à ce jeu d’alliance pour tenir en respect les Huns.
C’est dans ce cadre que le romain Aetius est envoyé chez Roas, le roi des Huns et se lie d’amitié avec son jeune neveu Attila. En un juste retour des choses, Attila est accueilli à la cours de Rome ou il joue un rôle d’ambassadeur.
A la mort de son frère Bleda, il devient le roi des Huns et entreprend de fédérer les tribus hunniques, de développer un pouvoir centralisé, à améliorer les axes de communication et surtout à nouer des alliances pacifiques avec les peuples de l’Est notamment ses ennemis héréditaires les Chinois.
Ayant stabilisé l’empire hun de l’Est, Attila se tourne vers l’Ouest et ses richesses qui le fascinent. C’est l’empire romain d’Orient qui sera sa première cible, avec Théodose II, empereur faible, incapable et lâche qui sera prêt à toutes les humiliations pour ne pas avoir à livrer bataille.
Après avoir une nouvelle fois fait pression sur Constantinople pour exiger un tribut plus élevé, Attila renonce à la mort de Théodose et de Chrysaphius à sa vengeance et se tourne ensuite vers l’empire d’Occident, gouverné par Valentinien III ou siége en tant que conseiller et général son ami Aetius. Les relations entre Attila et Aetius anciens amis et à présent rivaux seront toujours complexes et ambiguës
Attila et ses Huns ravagent l’Est puis le Nord de la France, pillant et massacrant tout ce qu’ils trouvent et alimentant pour l’éternité la légendes des Huns, barbares impitoyables, buveurs, tueurs et rançonneurs de l’Occident.
Assez étrangement il épargne Paris, ville alors d’importance moyenne, laissant prendre la légende de Sainte Geneviève priant pour que le conquérant épargne sa ville.
Le choc avec Aetius se produit vers Chalons, lors de la célèbre bataille des champs Catalauniques qui fut la plus grande boucherie de l’histoire de l’Occident  (160 000 morts !) jusqu’à la première guerre mondiale et l’apparition des mitrailleuses faucheuses d’hommes
Le dernier volet sera l’attaque de l’Italie, qui après la prise de la place forte d’Aquilée, failli bien entre complète, Attila s’arrêtant alors mystérieusement aux portes de Rome après que le pape Léon Ier ait négocié lui même le départ du conquérant.
Outre la légende, on notera que la santé d’Attila s’était considérablement altérée et que malade il ait préféré rebrousser chemin pour se soigner et préparer sa succession. De retour dans son royaume de l’Est de l’Europe, Attila mourra mystérieusement. Sa mort, à 58 ans aboutira à l’effondrement brutal de l’empire des huns.

Auteur:
Né en 1937, Eric Deschodt a été journaliste à la RTF, Jours de France, Spectactle du Monde, Valeurs actuelles, et collabora longtemps au Quotidien de Paris et au Figaro-Magazine. Ecrivain, il a publié une vingtaine d'ouvrages, parmi lesquels des biographies de Saint-Exupéry, Gide, Agrippa d'Aubigné, Barrès, ainsi qu'une dizaine de romans, dont Le roi a fait battre tambour, Le Royaume d'Arles, Le Scorpion d'or...

Avis:
** Bonne biographie d'Attila: ce livre donne une intéressante vision de la vie du seul empereur des Huns. On lui découvre un côté stratège et réfléchi qui dénote avec l'idée pûrement barbare que l'on se fait du personnage (certainement amplifiée par le fait que les écrits racontant sa vie viennent seulement des ses adversaires).
** Cependant le livre est assez difficile à lire: les tranches de vie d'Attila se suivent sans grand liant et surtout sans grand allant. Il y a bien quelques batailles (notamment en Gaule) qui ont du rythme, mais le reste de l'histoire reste assez saccadé. De sucroît, l'absence de cartes pour un peuple de nomades est véritablement rédhibitoire.
** Sur la vie d'Attila: on retiendra principalement sa campagne sur l'empire romain d'Orient (en renonçant à la prise de Constantinople), sa campagne en Gaule (en renonçant également à la prise de Paris, Geneviève, future sainte, aurait joué un rôle) et finalement sa campagne sur l'empire romain d'Occident.
** Attila aurait passer la plupart de son temps en tant qu'empereur au bord du Danube dans l'actuelle Hongrie (ce qui explique le grand nombre de prénoms "Attila" dans ce pays).

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